Un conjoint, ça n’a pas de prix ! Quoi de plus précieux que lui ! Heureux, ensemble, le couple peut résoudre tous les problèmes ! Mais s’il démarre du pied gauche, tout ira de travers.
Ce qui a de la valeur est cher. C’est pourquoi on doit rétribuer généreusement l’agent matrimonial, professionnel ou amateur, car le conjoint vaut tout l’or du monde. On lui donnera un acompte, plusieurs centaines de chéqalim pour le temps et la peine qu’il se donne. Si la proposition se termine par un mariage, chaque partie lui donnera cinq mille chéqels, peu de chose en comparaison du coût d’un mariage, fastueux qui plus est. Ne donne-t-on pas des sommes faramineuses au chirurgien pris en privé, par exemple, qui ne s’occupe que de guérir le corps ?! Ne devrait-on pas être d’autant plus exigeant pour le médecin de l’âme ?! En Israël, il y a six-cents mille célibataires, état de fait bien attristant qu’on devrait modifier de toute urgence!
« On ne compte pas sur le miracle » (Sources passim). On ne saurait attendre que le conjoint descende du ciel ni s’en remettre sur les bonnes âmes bénévoles. Aussi dévouées soient-elles, elles ne disposent que d’un temps limité, doivent faire des recherches, téléphoner, proposer, convaincre, assister les deux prétendants et aplanir les obstacles, ce qui ne se fait pas sans peine. Pourquoi leurs efforts seraient-ils gratuits ? D’abord, on n’avancera que quelques centaines de chéqels pour les dépenses courantes, il y a tant de charlatans qui exploitent la naïveté de la jeunesse ! On ne paiera la totalité de la somme que lorsque la proposition aura heureusement aboutie. La rétribution en question ne concerne pas la « mitsva » proprement dite mais le temps qu’on a consacré à la faire, ce que précise clairement la loi rabbinique, guérir, circoncire, écrire des « sifré-Torah ou des « mézouzot », diriger un office, donner des cours de Torah, occuper une fonction rabbinique, servir dans l’armée, etc. En rétribuant les agents matrimoniaux -professionnels ou amateurs- comme il convient, on leur témoigne la reconnaissance qui leur est due et on les encourage à persévérer dans leur action hautement bénéfique.
Rappelons aussi qu’on doit rétribuer les « madrichim » qui préparent les fiancés à leur vie conjugale, mille chéqels au moins pour chacun. Grâce à eux, le couple aura une vie « cachère » et droite, dans l’amour, la paix et l’harmonie. Que représente cette somme au regard des autres dépenses ?! L’initiation qu’ils donnent n’est-elle pas plus importante que ce qu’on débourse pour quelques portions supplémentaires ou pour un bon orchestre ?! D’autant plus qu’ils devront consacrer au jeune couple d’autres rencontres. De quel droit demander à autrui de travailler gratuitement ? Ici, il ne s’agit pas d’acheter un appartement mais de fonder un foyer, une « maison », avec toute la charge métaphysique et tout le contenu allégorique que nos Sages ont donnés à ce mot. « On entend par « maison », enseignent-ils, son épouse » (Sources passim).
Rétribuer ceux qui se consacrent aux propositions de mariage et à l’initiation des jeunes fiancés est un principe inaliénable qui leur permettra d’édifier une famille fondées sur la foi.
Rav Aviner
(Traduit et adapté par Maïmon Retbi)
Le Prix d’un Conjoint
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